• Révéler son inceste apporte t-il la paix ?

    L’inceste étant basé sur le silence, l’interdiction familiale d’en parler, on pourrait croire que de le révéler est guérisseur. On aimerait, mais non.

    Cela soulage grandement la personne d’en avoir parlé, de l’avoir révélé à ses proches, mais cela ne soigne pas les conséquences qui sont toujours actives au quotidien.

    A quel moment parler de l’inceste vécu ?

    Plus la révélation aux autres sera tardive (par exemple, la personne a 60 ans et décide d’en parler), plus la personne gardera quand même ses réflexes habituels de comportement et de pensée car ils font partie de sa personnalité. Plus la révélation sera précoce (l’enfant a 10 ans et se confie à sa maîtresse à l’école), plus l’enfant pourra être pris en charge psychologiquement et amoindrira les séquelles comportementales de son inceste.

    Cependant, il faut prendre en compte ici les réactions familiales et/ou parentales. En effet, un des parents ou les deux peuvent rejeter cet aveu (dans le cas de l’enfant qui parle) et intimer l’ordre à l’enfant de se taire parce « ce qu’il dit est mal, très mal ». Dans ce cas, parler signifie être rejeté (pour l’enfant), et il continuera de subir l’inceste avec l’approbation silencieuse des parents, ce qui créera des désordres psychologiques profonds à l’enfant, et en vivra les conséquences toute sa vie (comme ne pas trouver sa place dans la vie, par exemple).

    Ainsi, il est vital d’en parler même à l’âge adulte, mais si on ne se fait pas suivre en thérapie, et bien qu’un soulagement soit constaté, la paix obtenue sera toute relative. Car seul un thérapeute pourra déculpabiliser la personne, la faire se reconnaître comme victime et changer la place que lui a attribuée la famille, petite. Aussi, on peut être soulagé d’en parler à l’âge adulte, mais la reconstruction pérenne passera par une thérapie.


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