A quel âge parler de l’inceste vécu à son enfant ?
Paradoxalement, tout dépend de l’âge de l’enfant… Le bon sens est de mise !
S’il est petit, il ne s’imagine pas que vous avez été petit un jour. A ses yeux, vous êtes son papa ou sa maman, point. Ainsi, il peut suivre vos préconisations (du style « Personne ne peut toucher ton corps »), il y obéira, mais si vous lui parlez de votre inceste, il ne sera pas capable de comprendre qu’un jour vous aviez son âge et que vous avez connu la sexualité (qui est mystérieuse à ses yeux) bien malgré vous. Aussi, à vous de déterminer le moment et l’âge où il sera capable de comprendre cet évènement et de lui expliquer pourquoi vous le lui révèlerez. Certains enfants sont matures à douze ans et d’autres le seront… à vingt-cinq ans !
Comment le dire ? Y a t-il un discours-type ?
Il faut comprendre que l’inceste n’est pas une patate chaude que l’on lance à son enfant (ou à un proche) parce que « comme ça c’est dit ». Non. Il faut savoir le dire à son enfant avec un discours construit et avec le moins d’émotion possible ; c’est une information que vous lui livrez, pas l’histoire tragique de votre enfance (si pénible et traumatisante soit-elle). Evitez la séquence émotion qui le mettrait mal à l’aise surtout si le violeur est son grand-père ou son oncle… Plus les choses seront claires pour vous et chacun à sa place dans cet évènement, plus ce sera facile d’en parler.
« Oser le dire » est là pour vous permettre cette clarification et structuration du discours, également pour vous faire respecter ou continuer de l’être après avoir révélé votre histoire d’inceste à votre enfant.
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